Israël autorise enfin l'aide au nord de Gaza après 4 mois de blocus : 'La famine est-elle devenue trop sévère ?'

Une décision surprise qui brise le silence : Israël cède enfin à la pression
Après quatre mois d'un blocus impitoyable sur le nord de Gaza, le cabinet de sécurité israélien a pris une décision inattendue le 5 juillet 2025. Dans une réunion à huis clos, les responsables israéliens ont approuvé l'envoi d'aide humanitaire vers le nord de Gaza, où les résidents font face à de graves pénuries alimentaires depuis plus de quatre mois. Cette décision marque un tournant significatif dans l'approche d'Israël concernant l'assistance humanitaire dans la région.
L'annonce est venue d'un responsable israélien anonyme qui s'est confié à AP News, bien qu'il ait refusé de fournir des détails spécifiques sur le paquet d'aide. Ce secret entourant la décision a soulevé des questions sur la portée et le calendrier de l'assistance humanitaire. Le fait que les responsables israéliens se soient sentis obligés de prendre cette décision suggère que la situation dans le nord de Gaza a atteint un point critique qui ne peut plus être ignoré par la communauté internationale.
Le blocus de quatre mois : Une chronologie des restrictions draconiennes

La crise actuelle dans le nord de Gaza a commencé le 2 mars 2025, lorsqu'Israël a imposé une interdiction complète aux camions d'aide internationale entrant dans la région. Cette décision est intervenue après qu'Israël ait affirmé que le Hamas interceptait systématiquement les fournitures humanitaires et les convertissait à des fins militaires. Pendant près de 80 jours, aucun camion d'aide internationale n'a été autorisé à entrer à Gaza, créant des pénuries sans précédent de nourriture, de médicaments et de produits de première nécessité.
Le blocus a été brièvement levé le 19 mai, mais Israël a rapidement réimposé les restrictions seulement une semaine plus tard, le 26 mai. Cette fois, le gouvernement israélien a complètement exclu les organisations de l'ONU et a plutôt confié les responsabilités de distribution d'aide à la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une mystérieuse organisation évangélique chrétienne américaine. La GHF n'a établi que quatre points de distribution dans les parties centrales et sud de Gaza, contournant complètement les régions du nord, y compris la ville de Gaza où résident plus de 600 000 personnes.
La controversée Fondation humanitaire de Gaza : Un système défaillant
La Fondation humanitaire de Gaza est devenue un point focal de critiques et de préoccupations internationales. Établie en février 2025 comme une entreprise conjointe entre les États-Unis et Israël, cette organisation a pris en charge les opérations humanitaires qui étaient auparavant gérées par des agences établies de l'ONU. Les critiques soutiennent que la GHF manque de l'expérience, de l'infrastructure et de la neutralité nécessaires pour un travail humanitaire efficace dans les zones de conflit.
Selon les autorités sanitaires de l'enclave, une centaine de Palestiniens ont été tués depuis le 27 mai en tentant d'atteindre les centres de distribution de la GHF. Le 3 juin, le Boston Consulting Group, l'un des plus grands cabinets de conseil au monde, a annoncé retirer ses équipes du programme. Dans la foulée, la GHF a indiqué engager des discussions avec l'armée israélienne pour renforcer les mesures de sécurité. Jake Wood, le directeur fondateur de la GHF, a démissionné en invoquant ses inquiétudes quant à l'impartialité et à l'efficacité de l'organisation.
Le nord de Gaza : Une région au bord de la famine
La situation dans le nord de Gaza, particulièrement dans la ville de Gaza, s'est dramatiquement détériorée depuis mars. Avec une population de plus de 600 000 personnes, cette région a été complètement coupée de l'aide internationale pendant quatre mois. Les résidents ont été contraints de survivre avec les réserves limitées qu'ils avaient stockées, entraînant une malnutrition généralisée et le désespoir.
Les experts internationaux ont averti que le nord de Gaza est au bord de la famine, les enfants étant particulièrement vulnérables à la malnutrition. L'Organisation mondiale de la santé et d'autres agences ont appelé à plusieurs reprises à un accès immédiat pour livrer de la nourriture, des fournitures médicales et de l'eau potable à la région. Le manque de produits de première nécessité a créé une catastrophe humanitaire qui a attiré la condamnation d'organisations de droits humains dans le monde entier.
Réactions et critiques de la communauté internationale
La communauté internationale a été de plus en plus vocale dans sa critique de l'utilisation de la faim par Israël comme ce qu'elle qualifie d'arme de guerre. Les organisations de droits humains ont accusé le gouvernement Netanyahu d'utiliser délibérément la pénurie alimentaire pour faire pression sur les civils palestiniens afin qu'ils abandonnent leur soutien au Hamas. Cette stratégie, soutiennent les critiques, viole le droit humanitaire international et constitue une punition collective des populations civiles.
Les Nations Unies ont appelé à plusieurs reprises à un accès humanitaire sans restriction à toutes les parties de Gaza, soulignant que l'aide doit atteindre les populations les plus vulnérables indépendamment des considérations politiques. Les responsables de l'Union européenne ont également exprimé leur préoccupation concernant la situation humanitaire, certains appelant à une intervention immédiate pour prévenir une catastrophe plus importante. L'administration Biden a surveillé la situation de près, bien qu'elle se soit abstenue de prendre des mesures concrètes pour faire pression sur Israël afin qu'il lève le blocus.
L'accord avec l'Union européenne : Un tournant diplomatique
Le 11 juillet 2025, Israël et l'Union européenne ont conclu un accord pour fournir plus d'aide humanitaire à Gaza, annoncé par la cheffe de la politique de l'UE, Kaja Kallas. L'accord exige qu'Israël rouvre plusieurs passages dans le nord et le sud de Gaza, rouvre les routes d'aide jordaniennes et égyptiennes, augmente la quantité de nourriture quotidienne, de carburant et d'autres articles entrant dans l'enclave côtière, répare les infrastructures vitales et assure la protection des travailleurs humanitaires.
De manière significative, l'aide livrée sous cet accord ne passera pas par la controversée Fondation humanitaire de Gaza, mais sera gérée par des agences d'aide à Gaza et livrée directement à la population locale, ainsi qu'aux boulangeries, cuisines publiques et installations humanitaires. Ce développement représente un éloignement du système GHF qui avait été critiqué pour les incidents mortels autour de ses points de distribution et sa portée limitée aux régions du sud et du centre de Gaza.
Que signifie cette décision pour l'avenir de Gaza ?
La décision d'Israël d'approuver l'aide au nord de Gaza après quatre mois représente une reconnaissance significative que la situation humanitaire est devenue trop grave pour être ignorée. Cependant, de nombreuses questions restent sans réponse concernant la mise en œuvre de cette décision. Il n'est pas clair si l'aide sera distribuée par le système controversé de la GHF ou si les agences de l'ONU seront autorisées à reprendre leurs opérations dans le nord de Gaza.
Le timing de cette décision est également significatif, arrivant seulement quelques jours après que la pression internationale s'est intensifiée suite aux rapports de conditions qui se détériorent dans le nord de Gaza. Certains analystes suggèrent qu'Israël pourrait répondre à la pression diplomatique en coulisses des États-Unis et d'autres alliés qui sont préoccupés par les implications humanitaires du blocus. Quelle que soit la motivation, cette décision pourrait marquer le début d'une nouvelle phase dans la crise humanitaire de Gaza, bien que beaucoup dépendra de la rapidité et de l'efficacité avec laquelle l'aide peut être livrée à ceux qui en ont le plus besoin.
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