Les internes démissionnaires coréens en colère : la grogne monte contre le silence de la KIRA

Une crise de confiance sans précédent entre internes et direction
Saviez-vous que la Corée du Sud traverse l'une des plus grandes crises de son histoire médicale ? Depuis le début de l'année, plus de 10 000 internes et résidents ont démissionné pour protester contre l'augmentation du numerus clausus dans les facultés de médecine. Mais aujourd'hui, la colère ne vise plus seulement le gouvernement : une trentaine d'internes démissionnaires dénoncent désormais le manque de transparence et de communication de leur propre association, la KIRA (Association coréenne des internes et résidents). Selon eux, la structure de dialogue interne n'a rien à envier à celle du précédent gouvernement Yoon, jugée autoritaire et fermée. Ils réclament la tenue d'une assemblée générale et la publication claire des plans d'action de la direction avant le 30 juin, sous peine de mener des actions individuelles.
Des articles récents du Maeil Kyungjae, KBS et Yonhap News confirment que la frustration monte, certains allant jusqu'à évoquer la destitution du président Park Dan, accusé de ne pas représenter la diversité des opinions et de faire de la politique à son avantage.
Des demandes claires pour une gouvernance ouverte

Les internes démissionnaires formulent des revendications précises : organisation d'une réunion générale ou d'une table ronde, publication transparente des procès-verbaux, et ouverture d'un canal de communication accessible à tous les internes. Ils dénoncent une gouvernance fragmentée, où seuls les représentants des hôpitaux ont accès à la direction, laissant la majorité des internes dans l'ignorance des négociations en cours. Cette opacité alimente rumeurs et méfiance, certains évoquant même un climat de 'théorie du complot'.
Sur les blogs Naver et Tistory, de nombreux témoignages d'internes expriment leur lassitude face à l'absence de dialogue et la peur de voir leur mouvement se déliter faute de cohésion. Beaucoup insistent sur la nécessité d'un espace de débat public pour éviter la dispersion et la défaite du mouvement.
Vers un retour progressif des internes ?
Paradoxalement, malgré la crise, un mouvement de retour s'organise : près de 200 internes démissionnaires ont récemment créé des groupes de discussion pour envisager un retour en septembre, sous certaines conditions. Ils ont transmis leurs attentes à l'Association médicale de Séoul, espérant qu'un changement de gouvernement ouvrirait la voie à un nouveau dialogue. Mais la déception est grande : la KIRA et l'Association médicale coréenne, censées défendre leurs intérêts, sont accusées de passivité.
Un récent sondage mené par la Korean Association of Training Hospitals révèle que plus de 60% des internes seraient prêts à revenir si certaines garanties sont obtenues, comme la reconnaissance de leur ancienneté et la possibilité de repasser les examens de spécialisation.
La pression gouvernementale et la peur de sanctions
Le gouvernement sud-coréen, de son côté, maintient la pression : suspension de licence, poursuites judiciaires et menaces de sanctions planent sur les internes qui refusent de reprendre le travail. Malgré ces mesures, la majorité reste mobilisée, même si une minorité a déjà repris le chemin des hôpitaux. Plusieurs articles de Yonhap et Le Monde soulignent que la crise a plongé les hôpitaux dans le chaos, avec des services d'urgence fonctionnant au ralenti et des patients en attente d'opérations vitales.
La population, quant à elle, reste partagée : si une majorité soutient la réforme du numerus clausus, beaucoup s'inquiètent de l'impact sur la qualité des soins et la formation des futurs médecins.
Les réseaux sociaux et forums en ébullition
Sur les forums coréens comme Theqoo, DC Inside ou FM Korea, le débat fait rage. Certains soutiennent fermement les revendications des internes, estimant que la transparence et la démocratie interne sont essentielles pour l'avenir de la profession. D'autres, au contraire, reprochent aux démissionnaires de mettre en danger la santé publique et d'agir par corporatisme. Des commentaires comme 'Si la direction n'écoute pas, pourquoi leur faire confiance ?' ou 'Les droits des médecins sont importants, mais les patients d'abord' illustrent la polarisation du débat.
Les blogs sur Naver et Tistory relaient aussi de nombreux témoignages de fatigue, d'épuisement moral et de peur face à l'incertitude, mais aussi d'espoir de voir émerger une nouvelle génération de leaders plus ouverts et à l'écoute.
Contexte culturel : comprendre la spécificité coréenne
Pour les lecteurs étrangers, il est crucial de saisir le contexte culturel de cette crise. En Corée, la hiérarchie et la discipline sont traditionnellement très fortes dans le monde médical, ce qui rend difficile l'expression des désaccords et la remise en cause des autorités. Mais la nouvelle génération d'internes, mieux informée et plus connectée, revendique désormais une gouvernance plus horizontale et transparente. La crise actuelle révèle donc une mutation profonde de la société coréenne, où les jeunes professionnels n'acceptent plus d'être de simples exécutants.
Les médias et réseaux sociaux jouent un rôle central dans la diffusion des revendications et la mobilisation, rendant impossible tout retour en arrière sans réformes structurelles. Pour les fans de la culture coréenne ou les observateurs du système de santé mondial, cette crise est un révélateur des tensions entre tradition et modernité.
Quelles perspectives pour l'avenir ?
Alors que le gouvernement a ouvert la porte à un retour des internes et que la KIRA est sommée de s'expliquer, l'avenir reste incertain. Beaucoup redoutent que sans réforme en profondeur de la gouvernance et une meilleure prise en compte des voix dissidentes, le système de formation médicale coréen ne sorte affaibli de cette crise. Les internes, de leur côté, semblent déterminés à ne plus se contenter de promesses vagues : ils veulent des actes concrets, une vraie place dans les décisions et la garantie que leur sacrifice n'aura pas été vain.
Le débat reste ouvert, et il est certain que les prochaines semaines seront décisives pour l'avenir de la médecine coréenne.
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