Féminicide à Daegu : le suspect arrêté à Sejong après quatre jours de traque

Un crime qui secoue la Corée du Sud : retour sur les faits

Saviez-vous qu’une femme de 50 ans, placée sous protection policière à Daegu à cause du harcèlement d’un homme, a été tuée dans son appartement le 10 juin 2025 ? Le suspect, âgé d’une quarantaine d’années, a escaladé la conduite de gaz jusqu’au sixième étage pour pénétrer chez la victime et la poignarder mortellement. Ce drame a choqué la société coréenne, d’autant plus que la victime avait déjà signalé des menaces et bénéficiait de mesures de protection. Pourtant, le meurtrier a réussi à contourner la surveillance et à s’enfuir, soulevant de vives critiques sur l’efficacité du système de protection actuel.

La traque du suspect : une mobilisation nationale

Après le meurtre, le suspect a fui en voiture puis en taxi jusqu’à une zone montagneuse de Sejong, où il avait des attaches familiales. Les autorités ont mobilisé plus de 180 policiers, des chiens pisteurs, des drones et des hélicoptères pour le retrouver, couvrant également la région de Cheongju. Les mouvements du suspect ont été retracés grâce à des transactions bancaires et des caméras de surveillance, mais la densité de la végétation et le manque de témoins ont compliqué la recherche. Les habitants de Sejong ont été invités à éviter les zones isolées et à signaler tout comportement suspect.

Arrestation à Sejong : fin de quatre jours d’angoisse

Le 14 juin, après quatre jours de traque, le suspect a finalement été arrêté à Jochiwon-eup, Sejong, près d’un entrepôt appartenant à une connaissance. L’arrestation s’est déroulée sans incident notable et le suspect a été transféré à Daegu pour interrogatoire. Les autorités ont annoncé leur intention de demander un mandat de détention et poursuivent l’enquête sur les motivations et circonstances du crime. Si l’arrestation a apporté un certain soulagement, la société coréenne exige des réponses sur les failles du dispositif de protection.

Polémique judiciaire : un crime évitable ?

Un aspect particulièrement controversé de cette affaire est la décision de justice prise un mois avant le drame. Le suspect avait déjà été signalé pour avoir menacé la victime avec une arme, mais le tribunal avait refusé la demande de mandat d’arrêt, invoquant un manque de preuves et la coopération du suspect avec l’enquête. Cette décision a permis au suspect de rester libre et de commettre le meurtre. Sur les réseaux sociaux et les communautés en ligne, beaucoup s’interrogent : ce crime aurait-il pu être évité avec une réponse judiciaire plus ferme ?

Réactions des communautés et réseaux sociaux : indignation et appels à la réforme

Les forums coréens comme Theqoo, Nate Pann, Instiz et DC Inside ont été envahis de messages de colère et de tristesse. Des commentaires tels que « À quoi sert la protection policière si elle ne fonctionne pas ? » ou « Le tribunal a laissé un meurtrier en liberté » sont représentatifs du sentiment général. De nombreux internautes réclament des lois plus strictes et une meilleure protection des victimes de harcèlement. Certains rappellent des affaires similaires, pointant du doigt des défaillances systémiques. Quelques voix défendent l’action de la police, mais la majorité demande une réforme profonde du système.

Contexte culturel : violences de genre et confiance dans les institutions

Pour les lecteurs étrangers, il est essentiel de comprendre que le harcèlement et les violences faites aux femmes sont des sujets brûlants en Corée du Sud. Des affaires très médiatisées, comme le meurtre de la station Gangnam, ont déclenché des débats nationaux sur la misogynie, la protection des victimes et le rôle de la police. Malgré l’adoption de nouvelles lois, telles que la loi sur la répression du harcèlement, beaucoup estiment que leur application reste insuffisante et que les victimes sont encore trop souvent laissées sans défense. Le cas de Daegu ravive ces débats et la pression pour des changements concrets.

Couverture médiatique et blogs : l’affaire au cœur de l’actualité

Les grands médias coréens comme JoongAng Daily, MK News, Chosun Biz ou encore Seoul Shinmun ont largement couvert l’affaire, détaillant la chronologie des événements, la réaction des autorités et la traque du suspect. Sur Naver et Tistory, de nombreux blogs analysent les failles du système de protection et partagent des témoignages de peur ou de frustration. Beaucoup soulignent l’écart entre la loi et la réalité, appelant la société à soutenir les victimes et à exiger des réformes.

Et maintenant ? Exigences de justice et réforme en perspective

Alors que l’enquête se poursuit, les appels à la responsabilité et au changement se multiplient. Des parlementaires et associations réclament une application plus stricte des mesures d’éloignement, de meilleurs services d’accompagnement et une intervention policière plus efficace dans les cas de harcèlement. Le drame de Daegu est devenu un symbole pour ceux qui luttent contre les violences faites aux femmes en Corée du Sud. L’espoir est que cette affaire serve de catalyseur à des réformes profondes et à un avenir plus sûr pour toutes et tous.