Salaire minimum 2025 en Corée : Pourquoi 6 salariés sur 10 jugent la hausse insuffisante pour vivre dignement

Jun 22, 2025
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Salaire minimum 2025 en Corée : Pourquoi 6 salariés sur 10 jugent la hausse insuffisante pour vivre dignement

Une hausse historique mais jugée trop faible

Saviez-vous que le salaire minimum coréen a dépassé pour la première fois la barre symbolique des 10 000 wons en 2025 ? Fixé à 10 030 wons/heure, il représente environ 6,70 euros. Pourtant, cette hausse de seulement 1,7% par rapport à 2024 est la deuxième plus faible depuis la création du système. Beaucoup de Coréens, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie et du commerce, estiment que cette augmentation ne suit pas le rythme de l’inflation et du coût de la vie, surtout dans les grandes villes comme Séoul.

Les travailleurs réclament un salaire pour vivre dignement

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Selon une enquête menée par l’organisation citoyenne Workplace Gapjil 119, 57,4% des employés pensent que le salaire minimum 2025 ne garantit pas une vie décente. La situation est encore plus alarmante dans l’hôtellerie-restauration (59,6%) et le commerce de détail (56,4%). Beaucoup affirment que ce salaire ne couvre que les besoins de base, sans permettre d’épargner ou de faire face aux imprévus. Les travailleurs interrogés estiment qu’un salaire horaire juste devrait dépasser 12 000 wons, soit environ 2,5 millions de wons par mois.

Patrons et PME : entre inquiétude et résistance

Du côté des petites et moyennes entreprises, la grogne monte. Plus de 60% des patrons souhaiteraient geler, voire baisser le salaire minimum, invoquant la hausse des coûts salariaux comme une menace pour la survie de leurs entreprises. Les secteurs à faibles marges, comme la restauration, redoutent des licenciements ou des fermetures. Certains demandent une adaptation du salaire minimum selon les régions ou les secteurs, mais la commission a rejeté toute différenciation pour 2025.

Réactions des communautés en ligne : débat passionné

Sur les forums coréens comme Theqoo, Nate Pann, Instiz, Naver, Daum, DC Inside, FM Korea ou PGR21, les discussions sont vives. Les commentaires positifs saluent l’atteinte du seuil des 10 000 wons, symbole de progrès social. Mais la majorité des messages exprime de la frustration : 'Impossible de vivre à Séoul avec ce salaire', 'Les petits commerces vont disparaître', ou 'Le gouvernement doit aider les PME'. D’autres réclament un salaire minimum adapté au coût de la vie local.

Syndicats vs. employeurs : le bras de fer annuel

Comme chaque année, la négociation du salaire minimum oppose syndicats et employeurs. Pour 2026, les syndicats réclament déjà une hausse de 14,7% à 11 500 wons/heure, arguant que les salaires réels stagnent face à l’inflation. Les employeurs, eux, plaident pour un gel, invoquant la conjoncture difficile. La Commission du salaire minimum doit trancher avant fin juin, mais le compromis s’annonce difficile, chaque camp campant sur ses positions.

Contexte culturel : le salaire minimum, enjeu de société

En Corée, le débat sur le salaire minimum dépasse la simple question économique. C’est un symbole fort de justice sociale et d’égalité des chances, souvent au cœur des campagnes présidentielles. L’enjeu touche aussi les jeunes générations, qui voient dans ce débat un test de la capacité du pays à offrir une vie digne à tous, et non seulement aux plus favorisés. La pression sociale pour une meilleure protection des travailleurs ne cesse de croître.

Comparaisons internationales et coût de la vie à Séoul

À l’échelle mondiale, le salaire minimum coréen reste inférieur à celui de nombreux pays européens, même s’il a fortement augmenté ces dernières années. À Séoul, le coût de la vie est tel que la ville a fixé un 'living wage' à 11 779 wons/heure, soit 1 749 wons de plus que le minimum national, pour garantir un niveau de vie plus juste à ses employés publics. Cette différence illustre l’écart entre la législation nationale et la réalité urbaine.

Perspectives : vers un nouveau modèle social ?

Le débat sur le salaire minimum ne faiblit pas. Les syndicats réclament de nouvelles hausses, les patrons redoutent la faillite, et le gouvernement tente de concilier justice sociale et compétitivité économique. Pour les observateurs étrangers, suivre cette question, c’est comprendre les mutations profondes de la société coréenne, entre tradition, modernité et quête d’équité. Le salaire minimum, loin d’être un simple chiffre, cristallise les espoirs et les tensions d’un pays en pleine évolution.

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