Six grandes lois agricoles en Corée du Sud : la volte-face de Song Mi-ryeong et l’avenir du monde rural en débat

Jul 6, 2025
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Six grandes lois agricoles en Corée du Sud : la volte-face de Song Mi-ryeong et l’avenir du monde rural en débat

Song Mi-ryeong : d’opposante à architecte des réformes agricoles

Saviez-vous que Song Mi-ryeong, ministre sud-coréenne de l’Agriculture, était autrefois une farouche opposante aux lois qu’elle défend aujourd’hui ? Sous le gouvernement précédent, elle dénonçait la loi sur la gestion du riz comme « néfaste pour l’agriculture » et avait recommandé au président d’y opposer son veto. Sa reconduction par le président Lee Jae-myung a suscité la colère des syndicats agricoles et des partis progressistes, qui y voient une trahison. Aujourd’hui, Song Mi-ryeong a présenté ses excuses et promet d’agir pour une politique agricole plus équilibrée, marquant un tournant dans le débat sur l’avenir rural coréen.

Que sont les « six lois agricoles » et pourquoi maintenant ?

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Les « six lois agricoles » regroupent quatre textes majeurs déjà débattus et deux nouveaux : la loi sur la gestion du riz, la loi sur la distribution et la stabilisation des prix des produits agricoles et de la pêche, la loi sur la gestion des catastrophes agricoles, la loi sur l’assurance contre les catastrophes agricoles, la loi sur le bœuf Hanwoo, et la loi sur les intrants agricoles essentiels. L’objectif est de stabiliser les prix du riz et de protéger les agriculteurs face aux catastrophes naturelles et à la volatilité du marché. Le gouvernement veut faire adopter les lois sur les catastrophes avant la saison des typhons en juillet, et les autres avant la récolte du riz en août-septembre. Cette accélération législative répond à la fois aux récentes inondations et à l’importance politique du vote rural.

La controverse de la surproduction de riz et de l’« achat automatique »

Au cœur du débat : la clause d’« achat automatique » de la loi sur la gestion du riz, qui obligerait l’État à acheter les excédents si la production dépasse certains seuils ou si les prix chutent. Les partisans estiment que cela protège les revenus agricoles et la sécurité alimentaire. Les critiques, eux, craignent une incitation à la surproduction et un fardeau financier insoutenable pour l’État, évalué à plus d’un billion de wons par an. Song Mi-ryeong propose désormais une solution intermédiaire : conditionner les achats publics à une réduction préalable des surfaces cultivées en riz, encourageant la diversification des cultures.

Un enjeu politique brûlant : pourquoi ce revirement de Song Mi-ryeong ?

Le changement de cap de Song Mi-ryeong n’est pas qu’une question technique : c’est un pari politique majeur. Autrefois alignée sur une ligne conservatrice et libérale, elle épouse désormais une approche plus interventionniste, fidèle à la base rurale du Parti démocrate. Son ouverture au compromis – subordonner le soutien public à la gestion proactive des cultures – est saluée comme pragmatique par certains, mais d’autres dénoncent de l’opportunisme. L’issue de ce bras de fer pèsera sur la crédibilité du gouvernement Lee et sur la durabilité de l’agriculture coréenne.

Réactions dans les communautés : agriculteurs, experts et internautes s’expriment

Les forums coréens comme TheQoo, Nate ou Instiz regorgent de débats. Certains internautes craignent que ces lois ne profitent qu’aux grands exploitants ou n’alourdissent la fiscalité. D’autres espèrent que les réformes stabiliseront enfin les revenus ruraux. Beaucoup soulignent que les excuses publiques de Song Mi-ryeong et sa volonté de dialogue pourraient marquer un vrai tournant, à condition que le gouvernement tienne ses engagements. Les blogs sur Naver et Tistory analysent les aspects techniques des textes, saluant la priorité donnée à la protection contre les catastrophes, mais avertissant que de simples lois ne suffiront pas à transformer le secteur.

Contexte culturel : pourquoi le riz est-il si symbolique en Corée ?

Pour les lecteurs étrangers, il faut savoir que le riz en Corée n’est pas un aliment comme les autres : c’est un symbole d’identité nationale et de sécurité. Les souvenirs de famines et de guerre ont fait de l’autosuffisance alimentaire une question hautement sensible. L’intervention de l’État sur le marché du riz est vue comme un contrat social entre la nation et ses campagnes. D’où la passion autour de la loi sur la gestion du riz, qui touche à la justice, la tradition et la fierté nationale.

Et maintenant ? L’avenir de l’agriculture coréenne en suspens

À la mi-2025, le sort des six lois agricoles reste incertain. Le gouvernement veut finaliser les lois sur les catastrophes en juillet et les autres avant la récolte d’automne. Si Song Mi-ryeong parvient à un compromis satisfaisant pour agriculteurs et gestionnaires publics, elle pourrait renforcer sa position et celle du gouvernement. En cas d’échec, les critiques et appels à la démission pourraient s’intensifier, menaçant la stabilité politique et économique du secteur rural. Pour l’instant, tous les regards sont tournés vers l’Assemblée nationale et Song Mi-ryeong, dont la carrière politique est en jeu.

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