Révolution ou prise de pouvoir ? Le grand bouleversement de la télévision publique coréenne fait débat

Pourquoi tout le monde parle-t-il des « trois lois de la radiodiffusion » en Corée ?
Saviez-vous que la Corée du Sud traverse actuellement l’un des débats les plus intenses sur l’indépendance de ses médias ? Le 7 juillet 2025, l’Assemblée nationale a adopté, sous l’impulsion du Parti démocrate, ce qu’on appelle les « trois lois de la radiodiffusion ». Ces lois visent à réformer la gouvernance des chaînes publiques KBS, MBC et EBS. Après plusieurs tentatives avortées à cause du veto de l’ancien président Yoon Suk-yeol, elles ont finalement franchi le cap de la commission parlementaire, malgré le boycott et la vive opposition du Parti du Pouvoir du Peuple. Pourquoi cette réforme suscite-t-elle autant de passion ? Découvrons-le ensemble.
Ce qui change concrètement : Les points clés de la réforme

Au cœur de la réforme, on trouve une refonte complète des conseils d’administration des principales chaînes publiques. Le nombre d’administrateurs passe de 11 à 15 pour KBS, et de 9 à 13 pour MBC et EBS. Désormais, les recommandations pour ces postes ne viendront plus seulement du monde politique, mais aussi du milieu universitaire, du secteur juridique et des comités de téléspectateurs. Un comité de recommandation de plus de 100 membres sera chargé de sélectionner les présidents des chaînes, avec un système de vote spécial. De plus, la création de comités de programmation devient obligatoire, tout comme un système d’accord interne pour la nomination des responsables de l’information.
Bataille politique : Démocratisation ou tentative de prise de contrôle ?
Le Parti démocrate présente cette réforme comme une avancée vers la démocratisation et la transparence, affirmant qu’elle limite l’influence politique directe sur les médias publics. À l’inverse, le Parti du Pouvoir du Peuple dénonce une tentative de prise de contrôle de la télévision publique, craignant que la réforme ne donne trop de pouvoir aux syndicats et groupes progressistes. La discussion dépasse largement le cadre parlementaire et agite toute la société coréenne.
Réactions des communautés en ligne : Entre soutien et rejet
Sur des forums comme DC Inside, FM Korea, Nate Pann et Daum, les débats sont enflammés. Sur Instiz et Naver Blog, certains saluent la réforme comme une chance d’obtenir enfin une réelle indépendance des médias. Mais sur PGR21 et Nate Pann, de nombreux internautes critiquent la loi, la voyant comme un simple transfert du pouvoir politique. Un commentaire marquant : Ce n’est pas la démocratie, c’est juste un autre groupe qui prend le contrôle. La polarisation est forte, et les émotions très vives.
Comment les médias couvrent-ils la réforme ?
Les grands médias comme KBS, Chosun Biz et Korea Times suivent de près l’évolution de la situation. KBS met en avant la volonté de rendre la télévision publique au peuple, tandis que Chosun Biz et MK News insistent sur les accusations de l’opposition concernant un agenda caché. La presse internationale souligne que la loi avait déjà été rejetée par le passé, et que son adoption actuelle reflète la profonde division politique qui règne en Corée.
Contexte culturel : Pourquoi la télévision publique est-elle si importante en Corée ?
Pour comprendre l’importance de ce débat, il faut savoir que la télévision publique en Corée ne se contente pas d’informer : elle façonne aussi la culture nationale, du K-pop aux programmes éducatifs. Contrôler ces chaînes, c’est influencer les valeurs et les récits diffusés à des millions de personnes. Historiquement, conservateurs et progressistes ont tous deux cherché à peser sur les médias, entraînant des cycles de réforme et de réaction. Cette nouvelle loi est vue par certains comme une chance de rompre ce cycle, tandis que d’autres craignent qu’elle ne fasse que remplacer un pouvoir par un autre.
Fandom et pop culture : Pourquoi les fans internationaux devraient-ils s’y intéresser ?
Si vous êtes fan de K-pop, de dramas ou d’émissions de variétés coréennes, sachez que les chaînes publiques comme KBS et MBC produisent une grande partie de ce contenu. Les changements de gouvernance pourraient affecter aussi bien la couverture de l’actualité que le choix des programmes de divertissement. Certains craignent que l’influence accrue des syndicats ou de groupes civils rende les contenus plus prudents, tandis que d’autres espèrent une plus grande diversité et liberté créative.
Comparaison internationale : Ce débat existe-t-il ailleurs ?
Le débat sur l’indépendance des médias publics n’est pas propre à la Corée. Des pays comme le Royaume-Uni et le Japon ont connu des controverses similaires. Ce qui distingue la Corée, c’est l’intensité de la polarisation politique et le rôle central de la télévision publique dans la vie quotidienne. Pour les lecteurs étrangers, le cas coréen illustre de manière frappante comment politique, culture et médias sont profondément liés.
Et maintenant ? Quel avenir pour la télévision publique coréenne ?
La loi doit encore passer par la commission législative et un vote en séance plénière, mais tout indique que le débat va se poursuivre. Le Parti démocrate est déterminé à mener la réforme à son terme, tandis que l’opposition promet de lutter jusqu’au bout. Pendant ce temps, internautes coréens, journalistes et fans internationaux suivent de près, se demandant si une nouvelle ère d’indépendance médiatique va réellement s’ouvrir ou si une nouvelle bataille politique s’annonce.
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