La Corée en crise : La libération de Yoon Suk-yeol et ses répercussions

Mar 10, 2025
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La Corée en crise : La libération de Yoon Suk-yeol et ses répercussions

La libération inattendue d'un président controversé

Le 8 mars 2025, Yoon Suk-yeol, président de la Corée du Sud accusé de conspiration séditieuse, a été libéré après 51 jours d'arrestation. La Cour centrale de Séoul a accepté la demande d'annulation de sa détention, invoquant des irrégularités dans la procédure judiciaire. Selon des sources proches du dossier, le Ministère public a choisi de ne pas faire appel de la décision, accélérant ainsi sa sortie du Centre de détention de Séoul.

Le tourbillon politique : Justice ou stratégie ?

La libération de Yoon a exacerbé la polarisation. Le parti au pouvoir, le *People Power Party*, a exigé la dissolution du *Bureau d'enquête spéciale* (공수처), l'accusant de mener des investigations illégales. De son côté, le *Parti démocrate* de l'opposition a tenu pour responsable le Procureur général Shim Woo-jung, exigeant sa démission immédiate et menaçant d'un nouveau procès en destitution. Les analystes indiquent que cette manœuvre judiciaire pourrait être une tentative d'influencer le verdict final de la Cour constitutionnelle sur l'*impeachment*, prévu pour les prochains jours.

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Manifestations : Deux Corées dans les rues

Suite à la libération, les partisans de Yoon se sont rassemblés devant sa résidence officielle à Hannam-dong, agitant des drapeaux nationaux et scandant des slogans contre la destitution. En revanche, des groupes civils et des syndicats comme la *Confédération des syndicats de Corée* (민주노총) ont organisé des manifestations massives à Séoul, qualifiant la décision de "coup porté à la démocratie". La police a déployé 12 000 agents pour éviter les affrontements, y compris la fermeture de stations-service près de la Cour constitutionnelle en raison des risques de sabotage.

Le débat juridique : Un précédent dangereux ?

Des experts juridiques ont critiqué l'absence d'appel immédiat de la part du Ministère public, chose inhabituelle dans les affaires de haut profil. La Cour a cité des précédents comme l'affaire de l'ancien président de la Cour suprême Yang Seung-tae (2019), où des détentions prolongées sans procès ont été remises en question. Néanmoins, des juristes indépendants avertissent que cette décision pourrait affaiblir les protocoles anticorruption, notamment après des accusations selon lesquelles Yoon aurait tenté de manipuler des preuves pendant son arrestation.

Impact économique et social

La bourse sud-coréenne a enregistré des baisses brutales après la libération, tandis que le won s'est déprécié de 2,3% face au dollar en quelques heures. Les petits commerces près des zones de manifestation ont signalé des pertes de 40%, et des plateformes comme *DC Inside* ont constaté une augmentation de 70% des publications extrémistes, incluant des menaces contre des juges et des journalistes. Des sondages rapides de *Gallup Korea* ont révélé que 58% des jeunes entre 20 et 30 ans rejettent la mesure, contrastant avec 67% de soutien chez les plus de 60 ans.

Que reste-t-il pour la Corée ?

Tous les regards sont tournés vers la Cour constitutionnelle, qui doit résoudre la question de la destitution avant avril. Si elle est confirmée, il serait le premier président destitué depuis Park Geun-hye (2017). Entre-temps, Yoon reste dans sa résidence, évitant les apparitions publiques mais rencontrant discrètement des alliés politiques pour "stabiliser la situation nationale". Des analystes internationaux prévoient que, quel que soit le verdict, cet épisode laissera des cicatrices profondes dans la démocratie coréenne.

La voix des réseaux sociaux : Entre espoir et scepticisme

Dans des communautés en ligne comme *Nate Pann*, les utilisateurs comparent l'affaire à des drames historiques comme *The King's Affection*, plaisantant : "Est-ce un scénario de *Vincenzo* ?". Pendant ce temps, des influenceuses beauté comme *Lee Hye-in* ont profité de la tendance, lançant des tutoriels de maquillage avec des thèmes "bleu présidentiel" et donnant les recettes à des causes pro-démocratie. D'autre part, des marques comme *Innisfree* ont retiré des campagnes associées aux symboles nationaux pour éviter les boycotts.

Cet événement ne redéfinit pas seulement l'avenir politique de la Corée, mais expose également les fractures entre générations et la relation fragile entre justice et pouvoir. Comme l'a écrit un utilisateur sur Naver Blog : "L'histoire se répète, mais cette fois avec des filtres Instagram et des hashtags".

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