La chute de Kim Moon-soo : un séisme politique en Corée du Sud

Un coup de théâtre politique

Le 10 mai 2025 restera comme une date marquante dans l'histoire du Parti du pouvoir populaire (PPP). Pour la première fois depuis sa création, le parti conservateur a destitué son candidat présidentiel désigné, Kim Moon-soo, au profit de l'ancien Premier ministre Han Duck-soo. Cette décision radicale, prise après deux jours de sondages internes montrant une chute vertigineuse de popularité de Kim (de 58% à 19%), révèle les fractures au sein de la droite sud-coréenne.

Les blogueurs politiques comparant cet événement à « un changement de pilote en plein vol » soulignent le caractère inédit de cette procédure (Blog Naver 'Moonlife'). Plusieurs analystes y voient une tentative désespérée de relancer une campagne électorale à la dérive, alors que les sondages nationaux placent Han Duck-soo 15 points devant Kim depuis avril.

La rébellion des bases militantes

Les plateformes communautaires comme DC Inside et Theqoo bruissent de commentaires sarcastiques : « Le PPP a inventé le candidat jetable ! » ou « C'est quoi la prochaine étape ? Un candidat IA ? ». Sur Naver, les réactions sont plus mesurées, beaucoup d'internautes soulignant le « manque cruel de vision unifiée » du parti.

Les blogs affiliés au parti (comme 'leedongh1111') tentent de justifier ce revirement en invoquant « l'intérêt supérieur de la nation », tandis que les sites progressistes comme Hankyoreh dénoncent « un coup d'État interne masqué en procédure démocratique ».

Han Duck-soo : le sauveur ou l'opportuniste ?

L'ancien Premier ministre, connu pour son pragmatisme économique, devient l'homme providentiel malgré son statut d'indépendant. Son entrée au PPP a été accélérée par une modification exceptionnelle des statuts du parti, déclenchant des railleries sur PGR21 : « Bienvenue au PPP Express, où les règles changent selon l'humeur des dirigeants ! ».

Les blogs économiques ('mayo51') soulignent que son image technocrate pourrait séduire l'électorat modéré, mais les jeunes sur Instiz le jugent « trop lié à l'establishment ». Sa première déclaration promettant « une nouvelle politique au-delà des factions » est déjà devenue un mème sur les forums.

La contre-attaque juridique de Kim Moon-soo

L'équipe de Kim, criant à « l'assassinat politique », menace de saisir la justice. Sur FM Korea, les utilisateurs débattent férocement : 45% estiment cette réaction légitime, 38% y voient de l'aigreur (sondage informel du 10/05 à 14h). Les blogs juridiques ('5054k') soulignent le flou des statuts du PPP concernant la révocation des candidats, prédisant une bataille légale historique.

Une culture politique en mutation

Cet événement révèle un changement profond dans la culture politique sud-coréenne. Comme le note le blog 'wemakenews', « l'ère où les candidats étaient intouchables après leur désignation est révolue ». Les analystes sur Nate relèvent une influence grandissante des sondages en temps réel et des réseaux sociaux sur les décisions partisanes, au détriment des alliances traditionnelles.

La réaction contrastée des générations (les plus âgés dénonçant une instabilité, les jeunes saluant une adaptabilité) illustre le clivage sociétal actuel. Des universitaires sur Seoul.co.kr mettent en garde contre une « démocratie de l'instant » où l'opinion volatile dicterait les stratégies politiques.

Les leçons pour la démocratie coréenne

Cet épisode pose des questions fondamentales sur le fonctionnement des partis politiques. Les forums PGR21 et Daum hébergent des débats enflammés sur la nécessité de réformer les procédures de sélection des candidats. Paradoxalement, alors que le PPP cherche à redorer son image, 63% des sondés sur Naver estiment que cette crise « affaiblit durablement la crédibilité des conservateurs ».

Les blogueurs indépendants appellent à une réflexion globale sur l'équilibre entre réactivité démocratique et stabilité institutionnelle, un débat qui dépasse largement les clivages partisans traditionnels.