Corée du Sud : la nomination du président de la Commission judiciaire rallume la guerre ouverte entre majorité et opposition

Jul 6, 2025
Politique
Corée du Sud : la nomination du président de la Commission judiciaire rallume la guerre ouverte entre majorité et opposition

Après la crise présidentielle, un nouveau bras de fer à l’Assemblée

Saviez-vous que la Corée du Sud traverse une période politique d’une rare intensité ? Après la destitution de Yoon Suk-yeol et l’élection anticipée de Lee Jae-myung en juin 2025, la scène politique semblait vouloir retrouver son calme. Mais la désignation unilatérale par le Parti démocrate (PD) de tous les présidents de commissions clés, dont la puissante Commission de législation et de justice (법사위), a ravivé les tensions. Le Parti du pouvoir du peuple (PPP), désormais dans l’opposition, a boycotté la séance, dénonçant une « rupture du dialogue » et un « passage en force » de la majorité. Cette crise institutionnelle marque le début d’une nouvelle phase de confrontation frontale entre les deux grands partis, dans un contexte de défiance accrue de la société civile.

Pourquoi la Commission judiciaire est-elle si stratégique ?

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En Corée du Sud, la Commission de législation et de justice (법사위) joue un rôle central : elle examine tous les projets de loi avant leur passage en séance plénière. Le président de cette commission détient donc un pouvoir de filtrage et de blocage déterminant sur l’agenda législatif. C’est pourquoi son contrôle est traditionnellement l’objet de négociations intenses entre majorité et opposition. Cette année, le PD a refusé de céder ce poste au PPP, arguant de la nécessité de stabilité et de réformes rapides, tandis que l’opposition y voit une dérive autoritaire et une volonté de verrouiller le Parlement.

Le déroulé de l’élection : boycott, tensions et accusations

Le 27 juin, le PD a élu Lee Chun-seok à la tête de la Commission judiciaire et Han Byung-do à celle du budget, sans la présence d’aucun député du PPP. L’opposition a quitté l’hémicycle en signe de protestation, accusant la majorité de mépriser la tradition du partage des responsabilités et d’étouffer la voix de l’opposition. Selon les blogs politiques et les articles de KBS, Chosun Weekly et STV, la majorité justifie ce passage en force par l’urgence d’adopter le budget supplémentaire et de débloquer les réformes sociales promises par le président Lee Jae-myung. Mais le PPP dénonce un « coup de force » et promet de durcir le ton.

Réactions des communautés et de la société civile

Sur les forums coréens comme DC Inside, FM Korea, Theqoo et sur Naver, les débats sont enflammés. Certains internautes saluent la décision du PD, estimant qu’il fallait « débloquer l’Assemblée » et agir pour l’intérêt général. D’autres, au contraire, dénoncent une « dérive autoritaire » et craignent une polarisation accrue de la vie politique. Sur Tistory et dans les commentaires d’articles, on retrouve des slogans comme « Enfin des lois qui avancent » ou « Sans consensus, la démocratie s’effrite ». Les memes et parodies sur le « Parlement vide » ou la « dictature du PD » circulent massivement.

Le contexte culturel : pourquoi la confrontation est-elle si vive ?

Pour comprendre la violence de ce bras de fer, il faut se rappeler que l’Assemblée nationale sud-coréenne est régulièrement le théâtre de blocages, d’occupations et même de bagarres lorsque le contrôle des commissions est en jeu. Après la crise de la loi martiale et l’élection mouvementée de Lee Jae-myung, la société attend des réformes mais craint aussi l’abus de pouvoir. La culture politique coréenne valorise le consensus, mais la polarisation actuelle fait que chaque décision prend une dimension existentielle.

La passion des fans politiques : entre engagement et satire

Saviez-vous que la politique sud-coréenne a ses propres fandoms ? Les partisans du PD et du PPP s’organisent comme de véritables supporters, défendant leurs leaders sur les réseaux sociaux, lançant des campagnes virales et produisant des memes ou des parodies inspirées de la K-pop ou des dramas. Pendant l’élection du président de la Commission judiciaire, des hashtags comme #JusticePourLePeuple ou #ParlementSansOpposition ont été en tendance sur Twitter coréen. Cette passion politique s’exprime jusque dans la rue, avec des rassemblements et des happenings satiriques.

Enjeux internationaux : pourquoi ce bras de fer intéresse le monde ?

La bataille pour la Commission judiciaire dépasse les frontières coréennes. La Corée du Sud est un modèle démocratique en Asie et un partenaire clé des États-Unis et du Japon. Toute perception d’instabilité ou de dérive autoritaire a des répercussions sur la confiance des investisseurs et la sécurité régionale. Le président Lee Jae-myung a promis des réformes économiques et un dialogue renouvelé avec la Corée du Nord, mais il doit composer avec un Parlement divisé et une opposition déterminée à bloquer ses projets.

Ce que disent les blogs et la presse coréenne

Sur Naver et Tistory, les blogueurs politiques analysent la situation : « Le PD joue gros, il doit obtenir des résultats rapides » note l’un, tandis qu’un autre prévient : « Le boycott du PPP pourrait radicaliser la base conservatrice et paralyser le Parlement ». Les médias comme KBS, Yonhap ou Chosun Weekly soulignent la lassitude de la société civile face à une classe politique jugée trop conflictuelle et déconnectée des enjeux quotidiens comme l’emploi, le logement ou l’inflation.

Quelles perspectives ? Réformes, blocages et avenir incertain

Avec le contrôle de toutes les commissions majeures, le PD peut accélérer ses réformes, mais il risque aussi de provoquer une escalade des tensions. Le PPP annonce déjà des recours juridiques et des mobilisations de rue. Certains experts estiment qu’une médiation ou un nouveau compromis politique sera nécessaire pour sortir de l’impasse. Mais une chose est sûre : la politique sud-coréenne reste imprévisible et passionnante, chaque crise étant aussi une occasion de réinventer la démocratie.

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