Fonds d’aide pour les victimes de la tragédie d’Itaewon : Ce que les familles doivent savoir en 2025

Un tournant attendu : le lancement officiel du fonds d’aide d’Itaewon
Saviez-vous qu’il a fallu deux ans et sept mois pour que le gouvernement coréen mette en place un fonds d’aide dédié aux victimes de la tragédie d’Itaewon ? Depuis le 9 juin 2025, les familles endeuillées et les survivants peuvent enfin déposer leur demande d’indemnisation auprès des administrations locales. Le président Lee Jae-myung a insisté sur l’importance de respecter les souhaits des familles et de fournir un soutien « sans réserve », tout en appelant à une enquête rapide et approfondie sur les causes de la catastrophe. Ce fonds marque la première grande mesure de soutien public depuis l’accident qui a coûté la vie à 159 personnes et blessé des centaines d’autres lors des festivités d’Halloween à Séoul.
Qui peut bénéficier de l’aide ? Critères d’éligibilité détaillés

Le nouveau fonds s’adresse à un large éventail de personnes affectées : les victimes directes, leurs proches (parents, enfants, frères et sœurs), mais aussi les cousins et les personnes ayant vécu sous le même toit. Dans certains cas, même des proches hors du foyer peuvent être inclus si la commission spéciale le juge nécessaire. Sont également éligibles les survivants blessés, les personnes souffrant de traumatismes psychologiques, les commerçants du quartier, ainsi que les participants aux opérations de secours. Les ressortissants étrangers sans adresse coréenne peuvent déposer leur dossier auprès de la mairie correspondant à l’ambassade de leur pays.
Quels montants ? Grille des indemnités expliquée
Le montant de l’aide varie selon la taille du foyer et la situation de la victime. Un foyer d’une personne blessée reçoit 730 500 wons (environ 540 euros), deux personnes 1,2 million, trois personnes 1,54 million, etc. Pour les familles endeuillées, les montants sont plus élevés : 1,46 million de wons (environ 1 000 euros) pour une personne, 2,41 millions pour deux, 3,08 millions pour trois, jusqu’à un maximum de 5,55 millions de wons (près de 4 100 euros) pour les foyers de sept membres ou plus. Il s’agit d’un versement unique, non mensuel. À noter : pour les bénéficiaires du programme de sécurité de base, cette aide n’est pas comptabilisée comme revenu pendant un an, ce qui leur permet de conserver d’autres prestations sociales.
Comment faire la demande ? Procédures et délais à connaître
Les demandes sont désormais ouvertes dans les mairies, arrondissements ou départements selon l’adresse de la victime. Les étrangers sans adresse en Corée peuvent s’adresser à la mairie de l’ambassade de leur pays. On peut déposer le dossier en personne, par courrier ou par fax. En cas de désaccord sur la décision, un recours est possible dans un délai de 30 jours. Le gouvernement espère ainsi aider les familles à retrouver une certaine stabilité après des années d’incertitude et de souffrance.
Réactions des communautés coréennes : entre soulagement et critiques
L’annonce du fonds d’aide a suscité de vives réactions sur les forums comme TheQoo, Nate Pann, Instiz, Naver, Daum, DC Inside, FM Korea et PGR21. Beaucoup ont exprimé leur soulagement que l’État reconnaisse enfin la douleur des familles, certains écrivant « Enfin, une reconnaissance du drame vécu » ou « Un pas dans la bonne direction, mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? ». D’autres, au contraire, ont critiqué le montant jugé insuffisant ou la lenteur du processus, estimant qu’« aucun argent ne ramènera les proches » ou que « ce geste reste symbolique après des années d’oubli ». Sur les blogs, plusieurs témoignages soulignent la difficulté administrative et le poids émotionnel qui perdure bien après la médiatisation de l’événement.
Contexte culturel : pourquoi ce fonds est-il si important en Corée ?
Pour les lecteurs étrangers, il est essentiel de comprendre la portée culturelle et politique de ce fonds. En Corée, les catastrophes publiques suscitent souvent des débats sur la responsabilité de l’État et la sécurité des citoyens. La tragédie d’Itaewon, survenue lors du premier Halloween post-pandémie, a mis en lumière les failles de la gestion des foules et des secours. La lenteur de la compensation et de l’enquête a alimenté la défiance envers les institutions, faisant de ce fonds un symbole de la responsabilité publique. L’inclusion des étrangers dans les bénéficiaires reflète aussi la diversité croissante de la société coréenne.
Et maintenant ? Enquête en cours et attentes pour l’avenir
Si le fonds d’aide apporte un soulagement, la quête de vérité et de justice se poursuit. Le président Lee a ordonné à la commission spéciale d’accélérer l’enquête et d’assurer une transparence totale. Les actions du gouvernement dans les prochains mois seront scrutées par les familles, les associations civiles et l’opinion publique. Comme l’a exprimé un représentant des familles endeuillées : « Nous vivons avec ce traumatisme depuis des années ; le minimum est que notre situation soit reconnue. » La tragédie d’Itaewon reste un marqueur fort de la mémoire collective coréenne et sa gestion pèsera sur l’avenir de la sécurité publique dans le pays.