Scandale Reebak School : Quand l’extrême droite infiltre l’école coréenne – et ce que cela révèle

L’éclatement du scandale : une onde de choc nationale
Saviez-vous que le scandale Reebak School a secoué la société coréenne dès le mois de juin 2025 ? Tout a commencé lorsque des médias d’investigation ont révélé que l’organisation d’extrême droite Rhee Park School (Reebak School) avait infiltré le programme gouvernemental Neulbom – une initiative d’accompagnement scolaire pour les élèves du primaire – en y plaçant 43 instructeurs certifiés dans 57 écoles à travers le pays. Cette révélation a provoqué une onde de choc, car ces instructeurs étaient soupçonnés de diffuser des contenus glorifiant les dictateurs Syngman Rhee et Park Chung-hee, de nier les crimes du colonialisme japonais et de propager des discours haineux envers les minorités.
Manipulation en ligne et recrutement douteux

Mais ce n’est pas tout ! Reebak School ne s’est pas contentée d’infiltrer les écoles : elle a également organisé une vaste opération de manipulation de l’opinion publique en recrutant des équipes de commentaires en ligne. Les membres, appâtés par la promesse d’un certificat d’instructeur, étaient chargés de poster des messages pro-conservateurs et de discréditer les candidats progressistes lors de l’élection présidentielle. Cette stratégie, révélée par Newstapa et confirmée par la police, a mis en lumière la porosité entre sphère numérique et éducation réelle en Corée du Sud.
Réactions politiques et institutionnelles : la crise de confiance
Face à l’ampleur du scandale, le ministère de l’Éducation a lancé une enquête nationale et a immédiatement licencié Son Hyo-sook, fondatrice de Reebak School, de son poste de conseillère politique. Le nouveau président progressiste, Lee Jae-myung, a exigé toute la transparence sur l’affaire, tandis que le Parti démocrate a dénoncé une tentative d’endoctrinement des enfants et de manipulation de l’opinion. Une audition parlementaire a été programmée pour demander des comptes à l’ancien ministre de l’Éducation, accusé d’avoir manqué de vigilance. Ce contexte a révélé la profondeur du clivage idéologique qui traverse la société coréenne.
Parents et enseignants : indignation et inquiétude
Dans les communautés en ligne comme TheQoo, Nate Pann, Instiz, DC Inside et FM Korea, les réactions ont été vives : de nombreux parents se disent trahis d’avoir confié leurs enfants à un système qui n’a pas su filtrer les idéologies extrêmes. Certains enseignants témoignent de la confusion chez les élèves, exposés à des discours contradictoires et à une réécriture de l’histoire nationale. Des appels à un contrôle renforcé des recrutements et à une transparence totale dans les programmes scolaires se multiplient.
Le contexte culturel : pourquoi la Corée est-elle vulnérable ?
Pour comprendre la gravité de l’affaire Reebak School, il faut connaître le contexte éducatif coréen. L’accent mis sur la compétition et la réussite aux examens laisse peu de place à l’esprit critique et à l’éducation civique, ouvrant la porte à des groupes idéologiques bien organisés. De plus, l’externalisation des activités périscolaires et le manque de contrôle centralisé facilitent l’infiltration de contenus extrémistes. Le scandale reflète aussi la polarisation politique croissante et le rôle des plateformes numériques dans la formation de l’opinion publique.
Les leçons à tirer : réformes et vigilance
L’enquête sur Reebak School se poursuit, avec des auditions parlementaires et une mobilisation des autorités éducatives. Les appels à une réforme profonde du système de recrutement des instructeurs, à une meilleure supervision des programmes et à un renforcement des contrôles sur les contenus éducatifs se multiplient. Beaucoup exigent également que les plateformes en ligne intensifient la lutte contre la manipulation coordonnée. Plus largement, ce scandale pousse la société coréenne à repenser le rôle de l’école dans la transmission des valeurs démocratiques et la protection des jeunes contre toute forme d’endoctrinement.
Réactions sur les blogs et forums coréens : entre colère et mobilisation
Sur Naver et Tistory, de nombreux blogs analysent les failles du système éducatif et appellent à la vigilance citoyenne. Certains articles soulignent l’importance de former les élèves à l’esprit critique et à la diversité des points de vue, tandis que d’autres insistent sur la nécessité d’une réforme structurelle de l’éducation périscolaire. Les internautes, eux, multiplient les témoignages et partagent des ressources pour mieux comprendre les enjeux du scandale, preuve que la société civile coréenne ne compte pas rester passive face à cette crise.
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