Exécution du « tueur de Twitter » : le Japon face à ses démons entre crime, réseaux sociaux et peine de mort

Le choc de l’exécution : un tournant judiciaire et social
Le 27 juin 2025, Takahiro Shiraishi, tristement célèbre comme le « tueur de Twitter », a été exécuté par pendaison à Tokyo. Il s’agit de la première exécution au Japon depuis 2022, un événement qui marque un tournant dans la politique pénale du pays. Shiraishi, âgé de 34 ans, avait été condamné à mort en 2020 pour avoir assassiné et démembré neuf personnes, principalement des jeunes femmes vulnérables qu’il avait contactées via Twitter. Son exécution a été annoncée après coup, conformément à la politique de secret qui entoure la peine capitale au Japon, où les condamnés sont généralement informés seulement quelques heures avant leur mort. Cette affaire a profondément choqué une société où le taux de criminalité reste très bas, et où la peine de mort bénéficie d’un large soutien populaire.
Un mode opératoire glaçant : Twitter comme terrain de chasse

Shiraishi ciblait spécifiquement des jeunes personnes exprimant des pensées suicidaires sur les réseaux sociaux. Se présentant comme un « bourreau professionnel » ou un « pendu », il promettait de les aider à mourir et, parfois, de se suicider avec elles. Il attirait ses victimes dans son appartement de Zama, en banlieue de Tokyo, où il les étranglait, abusait sexuellement de certaines, puis dépeçait les corps. Les restes humains étaient dissimulés dans des glacières et des boîtes à outils, saupoudrés de litière pour chat pour masquer les odeurs de putréfaction. La découverte macabre de 240 morceaux de corps en octobre 2017 a transformé l’appartement en « maison de l’horreur » selon la presse locale. Ce sont les recherches du frère d’une victime, aidé par une internaute, qui ont permis à la police de remonter jusqu’à Shiraishi.
Débat sur la peine de mort : entre soutien populaire et critiques internationales
L’exécution de Shiraishi relance le débat sur la peine capitale au Japon. Le pays, avec les États-Unis, est l’un des rares du G7 à maintenir cette pratique, souvent justifiée par la gravité des crimes et le soutien massif de la population. Pourtant, des voix s’élèvent, notamment à l’international et chez Amnesty International, pour dénoncer le secret entourant les exécutions et appeler à un moratoire. En 2025, environ 100 condamnés attendent dans le couloir de la mort, parfois pendant des décennies dans des conditions d’isolement strict. La récente acquittement d’Iwao Hakamada, plus ancien condamné à mort du monde, a aussi mis en lumière les failles du système judiciaire japonais.
Réseaux sociaux et vulnérabilité : le revers numérique
L’affaire Shiraishi a mis en lumière les dangers spécifiques des réseaux sociaux pour les jeunes en détresse psychologique. Twitter (désormais X) a été contraint de revoir ses politiques pour interdire explicitement l’incitation au suicide ou à l’automutilation. Le gouvernement japonais a adopté des mesures pour renforcer la surveillance des contenus suicidaires et promouvoir l’éducation à la sécurité numérique dès l’école primaire. Cependant, des experts rappellent que, malgré les risques, les réseaux sociaux offrent aussi un espace d’expression à ceux qui souffrent dans une société où le suicide et la dépression restent tabous. La prévention passe donc autant par l’écoute que par la régulation.
La crise du suicide au Japon : un enjeu de santé publique
Le Japon affiche l’un des taux de suicide les plus élevés du G7, malgré une baisse régulière ces dernières années. Le gouvernement vise une réduction de 30 % du taux de suicide d’ici 2026, avec des plans spécifiques pour soutenir les jeunes, les femmes et les personnes isolées. Des initiatives comme « Anata no Ibasho » proposent une écoute 24h/24 par messagerie en ligne, preuve d’une mobilisation croissante de la société civile. Mais la pression sociale, l’isolement et le manque de soutien psychologique restent des défis majeurs. L’affaire du tueur de Twitter a poussé les autorités à renforcer la prévention et à sensibiliser sur les risques de la solitude numérique.
Réactions des communautés en ligne : indignation, peur et appel à la réforme
Les grands forums coréens et japonais (Naver, Daum, Instiz, DC Inside, Efem Korea) ont été le théâtre de débats passionnés. Beaucoup d’internautes expriment leur soulagement face à l’exécution, la considérant comme une justice pour les victimes et leurs familles. D’autres s’inquiètent du manque de soutien aux jeunes vulnérables et critiquent le sensationnalisme médiatique. Certains réclament une régulation plus stricte des réseaux sociaux, tandis que d’autres rappellent l’importance de l’éducation à la santé mentale. L’affaire Shiraishi a aussi suscité l’intérêt des fans internationaux de la culture japonaise, choqués par la brutalité du crime et la complexité du débat sur la peine de mort.
Le true crime japonais et la fascination morbide : entre réflexion et voyeurisme
L’histoire du « tueur de Twitter » s’est imposée dans la culture populaire, alimentant documentaires, podcasts et discussions en ligne. Ce phénomène de fascination pour les faits divers extrêmes interroge sur la frontière entre information, prévention et voyeurisme. Pour les fans étrangers, ce cas révèle les tensions entre modernité numérique et traditions, entre justice punitive et prévention sociale. Il invite à réfléchir sur la responsabilité des plateformes, des médias et de la société face à la souffrance invisible des plus fragiles.
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