8 000 000 de wons pour quitter Séoul ? Pourquoi la Génération Z coréenne refuse les emplois en province

Jul 7, 2025
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8 000 000 de wons pour quitter Séoul ? Pourquoi la Génération Z coréenne refuse les emplois en province

Pourquoi la Génération Z coréenne refuse-t-elle les emplois en province ?

Saviez-vous que près de 63 % des jeunes coréens n'envisagent pas de travailler hors de Séoul, même pour un salaire de 8 millions de wons ? Selon une enquête récente de la plateforme d'emploi Catch, la majorité des jeunes nés entre le milieu des années 1990 et la fin des années 2010 refuse d'intégrer une entreprise régionale. Cette tendance révèle une fracture profonde entre la vie urbaine et rurale en Corée, où Séoul concentre toujours opportunités, services et vie culturelle.

Les principales raisons du refus : infrastructures, famille et peur de l’inconnu

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Le manque d’infrastructures adéquates en province est la raison principale citée par 55 % des jeunes interrogés. L’absence de logements attractifs, une vie sociale limitée et des services éducatifs insuffisants rendent la province peu séduisante. De plus, 20 % craignent de s’éloigner de leur famille et de leurs amis, tandis que 13 % ressentent une anxiété à l’idée de tout recommencer dans un environnement inconnu. D’autres évoquent l’absence de postes intéressants (6 %) ou la crainte de voir leur carrière stagner (5 %).

Le pouvoir du salaire : 8 millions de wons, une condition nécessaire mais pas suffisante

Un tiers des répondants accepterait de partir en province si le salaire annuel dépassait 8 millions de wons, bien au-dessus de la moyenne nationale. Pourtant, beaucoup estiment qu’un tel salaire ne compense pas la perte de qualité de vie hors de la capitale. D’autres fourchettes de salaires jugées acceptables sont 5 à 6 millions (19 %) et 4 à 5 millions (17 %), mais la majorité privilégie toujours la commodité et l’accès aux services urbains.

Pourquoi certains acceptent-ils les emplois régionaux ?

Tout n’est pas négatif : 37 % des jeunes envisagent un emploi en province. Parmi leurs motivations, on retrouve la moindre concurrence (29 %), la proximité de membres de la famille déjà installés (21 %) et la présence d’emplois spécifiques dans certaines industries régionales (17 %). Beaucoup apprécient aussi la promesse d’un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée (16 %) et le coût de la vie plus bas (15 %).

Le débat sur les forums coréens : confort ou résignation ?

Sur les forums comme Theqoo, Instiz ou DC Inside, les commentaires témoignent d'une frustration face au manque d'investissements en province. Beaucoup estiment qu'il n'y a aucune raison de déménager sans infrastructures ni vie sociale. D'autres soulignent la solitude et l'isolement ressentis par ceux qui tentent l’aventure. Sur Naver et Tistory, de nombreux témoignages de jeunes racontent leur retour à Séoul après une expérience en province, évoquant les difficultés d’adaptation et le manque d’opportunités. Quelques voix défendent la tranquillité et le rythme de vie plus lent, mais elles restent minoritaires.

Le centralisme séoulien : une question de statut et de réussite

Pour comprendre ce phénomène, il faut saisir le centralisme coréen. Séoul concentre non seulement l’économie et l’emploi, mais aussi la culture, le divertissement et le prestige social. Pour beaucoup de jeunes, s’installer dans la capitale est un rite de passage, alors que vivre en province est souvent associé à un statut moindre et à moins d’opportunités. La pression pour réussir, acheter un logement et fonder une famille est immense, et tout semble plus difficile loin du centre névralgique du pays.

Le marché du travail : une compétition féroce et peu d’opportunités hors de Séoul

Le marché de l’emploi coréen est l’un des plus compétitifs au monde. Le taux de chômage des jeunes dépasse les 8 %, et la plupart aspirent à des postes stables dans de grandes entreprises, presque toutes basées à Séoul. Selon les dernières données, les emplois pour les 25-29 ans sont au plus bas depuis 12 ans, aggravant la pression sur ceux qui cherchent en dehors de la capitale. De plus, les entreprises privilégient les candidats expérimentés, compliquant l’insertion des jeunes diplômés.

Le phénomène 'Hell Joseon' et le désenchantement générationnel

De nombreux jeunes coréens qualifient leur pays de 'Hell Joseon', en référence au manque de mobilité sociale et aux conditions de travail difficiles. Des journées de 14 heures, des salaires modestes et un coût de la vie élevé rendent l’idée de partir en province peu attractive. La culture du surmenage, le stress et le manque de perspectives amènent une génération à revoir ses priorités, recherchant davantage d’équilibre et de qualité de vie, même si cela signifie refuser des emplois hors de Séoul.

Quel avenir pour les régions et les jeunes ?

Les experts s’accordent à dire que la solution ne réside pas seulement dans des salaires plus élevés. Il faut investir dans les infrastructures, l’éducation et la culture en province pour les rendre vraiment attractives. Il est aussi nécessaire de changer la perception sociale, afin que vivre hors de Séoul ne soit plus vu comme un échec mais comme une option valable et désirable. En attendant, l’écart entre la capitale et les régions continue de se creuser, et le défi pour la prochaine génération sera de trouver un équilibre entre leurs aspirations et la réalité du pays.

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