Un jeu vidéo chinois sur les « chasseuses de fortune » déclenche une tempête : polémiques, débats et coulisses d’une controverse virale

Quand un jeu vidéo met le feu aux réseaux sociaux chinois
Saviez-vous qu’un seul jeu vidéo peut déclencher un débat national sur les valeurs sociales et les rapports de genre ? Dès sa sortie en juin 2025, « Revenge on Gold Diggers » de Qianfang Studio a grimpé en tête des ventes sur Steam Chine en quelques heures. Le concept : des hommes piégés par des femmes intéressées par l’argent. Cette intrigue a fasciné autant qu’elle a indigné. Les critiques ont accusé le jeu de promouvoir des stéréotypes sexistes, tandis que certains l’ont défendu comme une mise en garde contre les arnaques amoureuses. Face à la tempête, le titre a été changé en « Emotional Anti-Fraud Simulator », sans calmer la polémique.
Scénario et gameplay : immersion dans un univers controversé

Le jeu se présente comme une aventure FMV (Full Motion Video) où le joueur incarne Wu Yulun, un homme marqué par des relations passées, infiltrant un réseau de femmes accusées de fraude émotionnelle. Chaque choix influence la suite de l’histoire, avec 38 fins possibles. Les personnages féminins – streamers, femmes d’affaires – sont tous décrits comme manipulatrices. Le jeu s’ouvre sur des titres de presse évoquant des hommes ruinés par des « gold diggers », faisant écho à des faits divers réels en Chine. Une réplique d’une femme du jeu, devenue virale, a choqué : il obéit mieux qu’un chien… si seulement il y avait plus d’idiots comme lui.
Réactions des communautés : indignation, défense et avalanche de memes
Les forums chinois se sont enflammés. Sur Weibo et Douban, des blogueuses féministes ont dénoncé le jeu comme misogyne et dangereux, soulignant qu’il présente toutes les femmes comme des arnaqueuses potentielles. Les commentaires les plus populaires affirmaient que ce n’est qu’un divertissement qui attise la haine, ou que la prévention contre la fraude ne devrait pas cibler un genre. À l’inverse, sur Tieba et Zhihu, certains hommes défendaient le jeu : si tu n’es pas une chasseuse de fortune, pourquoi te sentir visée ? ou enfin on parle des hommes victimes d’arnaques. Les memes, parodies et fanarts satiriques ont envahi Bilibili et Instiz.
Du succès commercial à la censure sur les réseaux sociaux
Malgré la controverse, le jeu a dépassé le million d’exemplaires vendus en une semaine, surpassant même des blockbusters comme « Black Myth: Wukong ». Mais la réaction négative a été immédiate : Mark Hu, le réalisateur hongkongais, a été banni des principales plateformes sociales chinoises. Le changement de titre n’a pas suffi à apaiser les critiques. Les médias officiels se sont emparés du sujet : certains y voient une façon originale de sensibiliser aux arnaques sentimentales, d’autres dénoncent une misogynie déguisée en prévention.
Contexte culturel : pourquoi ce jeu a-t-il autant choqué ?
Pour comprendre la portée de la polémique, il faut saisir la réalité des rapports de genre en Chine. Les valeurs traditionnelles – la femme doit bien se marier, l’homme doit subvenir aux besoins – restent fortes, mais une nouvelle génération revendique l’égalité. Les discours officiels valorisent le rôle de bonne épouse et mère, tandis que l’activisme féministe est réprimé. Le terme « chasseuse de fortune » est utilisé pour stigmatiser les femmes qui acceptent des cadeaux ou cherchent la sécurité financière. Le jeu exploite la peur croissante des arnaques amoureuses (plus de 40 000 cas recensés en 2024) et des escroqueries dites « pig-butchering » qui touchent hommes et femmes.
Réactions des communautés coréennes et internationales
Les forums coréens comme DC Inside et FM Korea ont rapidement relayé le scandale, entre moqueries sur le scénario et inquiétudes sur l’importation de la misogynie. Sur Naver et Tistory, des blogueurs ont publié des analyses détaillées, certains estimant que le succès viral du jeu révèle des tensions sociales profondes. D’autres ont comparé la narration à celle des dramas coréens sur la trahison et la méfiance. Sur Instiz et Theqoo, le débat portait sur la possibilité qu’un tel jeu soit accepté en Corée, la plupart jugeant qu’il provoquerait une réaction tout aussi vive.
Fandom, memes et la puissance de la viralité
Le fandom du jeu illustre comment la polémique peut nourrir la viralité. Les fans ont créé des guides, du cosplay et des vidéos parodiques, tandis que les détracteurs lançaient des campagnes de hashtags et des pétitions en ligne. Cette polarisation rappelle les débats autour de séries comme « The Glory » ou « Squid Game », où les angoisses sociales se reflètent dans la pop culture. Pour les fans étrangers, le jeu offre un aperçu unique de la politique de genre chinoise, du pouvoir de mobilisation en ligne et des risques à franchir les tabous.
À retenir pour les fans étrangers
Si vous découvrez la culture vidéoludique chinoise, retenez ceci : les jeux sont plus qu’un divertissement, ce sont des terrains de bataille pour les valeurs sociales. « Revenge on Gold Diggers » montre comment un titre peut déclencher un débat national, briser des tabous et mettre en péril des carrières. Pour en mesurer l’impact, il faut considérer l’essor des arnaques amoureuses, l’évolution des normes de genre et le rôle de la censure. Le destin du jeu reste incertain, mais son influence sur la discussion autour du genre et du gaming en Chine est indéniable.
Découvrir plus

Corée secouée : Yoon Suk-yeol accusé d’avoir déclenché une guerre illégale – la peine capitale en jeu ?
L’ex-président sud-coréen Yoon Suk-yeol fait face à des accusations explosives : il aurait ordonné des actions militaires illégales contre la Corée du Nord, risquant la peine de mort. Ce scandale divise la société et pose des questions sur le pouvoir présidentiel et la sécurité nationale.

Corée du Sud sous tension : l’ex-président Yoon Seok-yeol de nouveau face à la prison après seulement 4 mois de liberté
Yoon Seok-yeol, ancien président sud-coréen, risque une nouvelle incarcération pour abus de pouvoir et obstruction, déclenchant un débat intense et révélant les fractures de la société coréenne.