Drame dans une bouche d’égout à Incheon : un chef d’entreprise s’évanouit, un employé porté disparu

Une inspection de routine qui tourne au drame
Saviez-vous qu’une simple inspection des canalisations d’eaux usées à Incheon a viré au drame national ? Le 6 juin 2025, deux hommes, un chef d’entreprise et son employé, sont descendus dans une bouche d’égout à Gyeyang-gu pour vérifier l’état des conduites dans le cadre d’un projet de base de données SIG (Système d’Information Géographique). Peu après, ils se sont effondrés : l’un a été retrouvé en arrêt cardiaque et transporté à l’hôpital, tandis que l’autre a disparu pour être retrouvé mort le lendemain dans une station d’épuration, à près d’un kilomètre de là. Cet accident a profondément choqué la communauté locale et le pays entier, soulevant des questions urgentes sur la sécurité et la responsabilité.
Que s’est-il passé dans la bouche d’égout ?

Les circonstances sont glaçantes. Selon les secours, les deux hommes sont entrés dans la bouche d’égout sans équipement de protection adéquat, notamment sans masque à oxygène. Des gaz toxiques tels que le sulfure d’hydrogène et le monoxyde de carbone étaient présents dans les conduites. L’employé a perdu connaissance en premier, et le chef d’entreprise, tentant de le secourir, a également été intoxiqué. Les équipes de secours sont arrivées rapidement, mais n’ont pas pu éviter le drame. Le travailleur disparu a été entraîné par les eaux usées et retrouvé mort le lendemain. L’autopsie préliminaire indique une mort par intoxication aux gaz, sans signes de traumatisme.
Sous-traitance et responsabilités floues
Pour les lecteurs étrangers, il est important de comprendre que cette inspection faisait partie d’un projet plus vaste de création d’une base de données SIG, commandé par la Corporation Environnementale d’Incheon pour moderniser la gestion du réseau d’égouts. Cependant, ce travail a été sous-traité, ce qui pourrait contrevenir à la réglementation interdisant la sous-traitance sans approbation préalable. Le donneur d’ordre principal affirme ne pas avoir été informé des travaux souterrains ce jour-là, et aucune consultation ni approbation de sécurité n’a été donnée. Ce flou contractuel et cette absence de clarté dans les responsabilités ont suscité une vive colère publique.
Réactions de la communauté et des forums en ligne : choc et indignation
Les communautés en ligne coréennes telles que Theqoo, DC Inside ou FM Korea ont été inondées de réactions. Beaucoup expriment leur tristesse pour les victimes et leur frustration face à la répétition des accidents industriels. Les commentaires vont de « Combien de morts faudra-t-il avant de prendre la sécurité au sérieux ? » à « Encore un exemple de sous-traitance mal gérée ». Certains blâment le manque d’application stricte des lois de sécurité, d’autres dénoncent l’absence d’équipements de base comme les détecteurs de gaz et les masques à oxygène. Sur Naver et Tistory, plusieurs blogs rappellent que des accidents similaires se sont déjà produits, mais que peu de choses changent. Un sentiment fort d’injustice et de prévention manquée domine les discussions.
Pourquoi les accidents dans les bouches d’égout sont-ils si meurtriers en Corée ?
Pour ceux qui ne connaissent pas l’infrastructure urbaine coréenne, voici un contexte essentiel : de nombreuses villes ont des réseaux d’égouts vieillissants, et leur entretien implique d’entrer dans des espaces confinés où s’accumulent des gaz toxiques. Le sulfure d’hydrogène et le monoxyde de carbone peuvent provoquer une perte de conscience en quelques secondes. Pourtant, les protocoles de sécurité sont parfois ignorés en raison de la pression du temps, de la réduction des coûts ou d’un manque de clarté dans les responsabilités. La loi sur la punition des accidents graves, adoptée en 2022, devait renforcer la responsabilité des entreprises, mais des failles légales et une application laxiste persistent.
Réponses gouvernementales et des entreprises : promesses et enquêtes
Le président Lee Jae Myung a rapidement réagi en ordonnant une enquête approfondie et en appelant à des mesures exceptionnelles pour mettre fin aux décès au travail. Le ministère du Travail a lancé des inspections dans des centaines d’agences d’égouts à travers le pays. La Corporation Environnementale d’Incheon a suspendu le projet et présenté ses excuses aux familles des victimes. La police enquête sur d’éventuelles violations des règles de sécurité et des négligences professionnelles. Cependant, le scepticisme demeure fort parmi le public, beaucoup doutant que des changements réels surviennent sans un contrôle plus strict et une évolution culturelle en matière de sécurité au travail.
Leçons pour les lecteurs internationaux : le coût d’ignorer la sécurité
Pourquoi cette histoire est-elle importante au-delà de la Corée ? Les accidents industriels dans des espaces confinés sont un problème mondial, mais l’expérience coréenne met en lumière les dangers de la sous-traitance et la nécessité d’une responsabilité claire. Bien que la Corée soit connue pour sa modernisation rapide, certains secteurs accusent un retard en matière de culture de la sécurité. La tragédie d’Incheon rappelle que le progrès ne doit jamais se faire au détriment de vies humaines. Alors que les débats se poursuivent dans les médias et forums coréens, beaucoup espèrent que cette tragédie engendrera une réforme véritable.
Et maintenant ? Appels à la réforme et espoir de changement
En juillet 2025, les enquêtes sont toujours en cours et le chef d’entreprise survivant reste dans un état critique. Le gouvernement a promis une surveillance renforcée et des appels sont lancés pour une formation obligatoire et un meilleur équipement pour les travailleurs en espaces confinés. Les voix de la communauté, en ligne et hors ligne, exigent que cet incident ne soit pas oublié. Les dirigeants et l’industrie coréenne écouteront-ils enfin ? Seul l’avenir le dira, mais la mémoire des victimes d’Incheon nourrit un mouvement national pour des lieux de travail plus sûrs.
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